L’histoire du club présentée par Jean-Paul Ramillon

Le JUDO CLUB CHAUMONT a été déclaré à la préfecture de Chaumont (52) le 1er octobre 1952.

Les débuts sous une halle couverte

Le dojo se situait à l’époque au marché couvert de Chaumont, place des Halles.

Monsieur BARBIER, ceinture marron, en assurait la direction technique et les cours.

La période « maison des jeunes »

En 1955, le Judo Club fut hébergé à La Maison des Jeunes et de la Culture de Chaumont.

Monsieur LACOUR, ceinture noire et professeur de Judo en reprit la direction technique et assura les cours. Monsieur LACOUR travaillait à Chaumont, il était cadre à la SNCF.

A l’époque, le dojo était situé au dernier étage de la Maison des Jeunes. Le tatami était monté et démonté à chaque séance… Beaucoup de pratiquants arrivaient en retard et partaient en avance !

Le plafond était tellement bas que, lorsque l’on portait « Kata Guruma », les pieds de Uke touchaient presque le plafond ; ce qui fait que sur cette technique, Uke (celui qui subit la technique) n’était jamais projeté… Tori le laissait tomber de sa hauteur !

C’est dans cette salle qu’en 1964, je commençai la pratique. Nous étions environ 40 licenciés. Monsieur Lacour avait été muté à Nancy où il exerçait des responsabilités régionales. Il venait donner des cours une fois par mois, le dimanche matin. Ce fut mon unique professeur. C’était un homme extraordinaire, plein de vie et qui possédait un véritable don pour communiquer son enthousiasme à tous ses élèves.

En son absence, les cours étaient assurés par Gilly MONNIOT (surnommé GILLY et ceinture marron à l’époque) et Daniel SIMONNET (ceinture bleue et surnommé TOTONE). Ce sont eux aussi qui m’ont enseigné le judo au quotidien.

L’ambiance de l’époque était très amicale et nous formions « la bande à Totone », célèbre dans tout Chaumont pour le judo mais aussi pour ses escapades…

A cette époque, le code moral du judo était suivi de loin : quelques judokas éteignaient même leur cigarette en montant sur le tatami et notre comité directeur était plus ou moins fantoche sans nier la bonne volonté de chacun. Il était bon alors de faire un peu de ménage !

Nous apprenions le judo sur le tatami mais aussi, en ce qui me concerne, beaucoup dans les rares livres qui existaient ainsi qu’au travers les nombreux stages.

Les techniques se nommaient en français car nous appliquions la « méthode Kawaishi » qui avait francisé tous les noms japonais du judo ; c’est ainsi qu’on ne portait pas « O soto gari » mais « la première de jambe », « Uchi mata » était traduit par « 10ème de hanche », « Hon gesa gatame » était « la première immobilisation » et « Kata Gatame » la deuxième

Vers 1968, tous les clubs furent soumis à la méthode KODOKAN » et nous apprîmes tous les noms en japonais.

En 1968, la Maison des jeunes nous attribua une pièce de 100 m2 au rez de chaussé. Ce fut notre premier vrai Dojo : nous disposions de la salle 24h/24 et nous n’avions surtout plus à monter et démonter le tatami à chaque séance : les licenciés arrivaient et repartaient à l’heure !

Entre temps, j’avais réussi à progresser et j’obtins ma ceinture noire en février 1966 à Vitry le François en marquant « 50 points sur 50 » belle réussite, mais entachée par une grave blessure à l’épaule de mon ami de toujours Michel BOUSSARD qui aurait dû aussi marquer ses 50 points aussi et obtenir son grade le même jour. Avec Michel, nous nous entrainions pratiquement tous les jours et pendant les vacances d’été, alors que nous travaillions dans des entreprises la journée, nous nous entrainions le soir de 20h à… bien plus tard. Nous vivions Judo, nous rêvions judo !

Vers 1968, Monsieur Lacour me demanda de préparer le professorat de judo au motif que, nommé à Strasbourg, il ne pourrait venir que de plus en plus rarement à Chaumont. Je passai donc mon professorat de judo, avec succès, en décembre 1969 ; j’avais 21 ans. Monsieur LACOUR me confia alors les rênes du club. Cela a entaché ma carrière de compétiteur, pas facile d’entrainer les autres et de s’entrainer personnellement. Mais j’ai toujours ressenti tellement de bonheur à enseigner !

Le club fonctionnait plus ou moins bien et j’eus le souci de constituer un bureau solide. Un certain Monsieur Michel ROSARD fréquentait le club. Il était même ceinture marron et dirigeait un important cabinet d’assurance. Il fut le pilier du développement du club. Nous nous mîmes en conformité avec tous les organismes d’état (Préfecture et Jeunesse et Sport) et le bureau du club fonctionna normalement tant sur le plan réglementaire que financier.

La période salle des fêtes

En 1970, la ville nous attribua un nouveau lieu de pratique à la salle des fêtes de Chaumont. Nous disposions d’un dojo d’environ 200m2 : enfin le luxe !

En janvier 1971, je créai l’école de Judo. A l’époque, on licenciait les enfants à partir de 8 ans. En un mois, le club passa de 40 à 110 pratiquants. Je créai alors des cours « par tranches d’âge » afin de pouvoir gérer à chaque cours un nombre de pratiquants correct soit 25 à 30 élèves par cours.

Le club se développa peu à peu pour atteindre 230 licenciés.

La période actuelle : le dojo Gilly MONNIOT

En 1994, la ville nous confia le dojo du cavalier qui est un ancien gymnase de type A et que nous appelâmes Dojo Gilly Monniot » (mon ami, notre Gilly étant décédé à cette époque).

Au cours de toutes ces années se sont succédé 4 présidents : Messieurs ROSARD Michel, ROBERTY Jean Marie, HENRIOT Claudy et MONDON Stéphane, notre président actuel et ceinture noire 4ème dan…Excusez du peu ! Le petit nombre de présidents qui se sont succédés prouve la grande stabilité du club.

Jusqu’en 1986, j’étais le seul enseignant.

Alain FOUROT prépara et passa avec succès le Brevet d’Etat Judo en cette année précise. Alain est au club depuis l’âge de 8 ans : je vous laisse deviner son âge. Depuis ce temps, on ne s’est jamais quitté. Je suis heureux qu’il ait passé son diplôme. Pour lui surtout, parce qu’il est professeur de judo et qu’il peut être fier de sa réussite. Il m’est toujours resté fidèle et précieux , il m’a bien souvent soulagé en prenant la responsabilité des cours que nous nous sommes partagés. Alain est TOUJOURS disponible, au service des autres et porte le grade de 5ème dan. Il connaît très bien le judo et se souvient de tous les combats qu’il a suivi : c’est notre encyclopédie !

Christophe VAGNERRE a été formé à Froncles et est venu au club, à mon grand plaisir, alors qu’il avait 14 ans. Excellent compétiteur, il a toujours travaillé très fort pour progresser malgré une maladie tenace. Comme Alain, il aime le judo et est toujours là au service des autres. Il a obtenu son grade de 6ème dan en 2019 : c’est un excellent judoka !

Je suis vraiment très attaché à eux.

Le club a beaucoup de chances de compter deux enseignants de cette qualité qui m’accompagnent dans sa destinée.

Dès ma prise de fonction en tant que professeur, j’ai voulu, en accord avec les différents comités directeurs qui se sont succédés, faire en sorte que le Judo club Chaumont fonctionne selon une certaine philosophie empruntée à monsieur Jigoro Kano, fondateur du judo :

  • La compétition n’est pas un but, elle est un des moyens d’aider au développement de l’individu.
  • Les personnes qui n’aiment pas la compétition sont respectées et guidées vers des voies techniques.
  • L’important est de donner à chacun le goût de l’entrainement et du perfectionnement.

Notre ambition, notre projet, est de participer au développement physique, psychologique et cognitif de chacun de nos adhérents à partir d’une pédagogie désireuse de donner à chacun un sentiment de réussite et d’estime de soi-même.

JP Ramillon

2 commentaires sur “L’histoire du club présentée par Jean-Paul Ramillon

  1. Merveilleuse histoire. Merveilleux souvenirs. Il est vrai que la maison des jeunes a été mon premier club et la plupart des adhèrents étaient des amis très proches Je me suis un peu éloignée de Chaumont puisque proche d’Angers, mais je suis toujours l’histoire du club de Chaumont. Peut-être un jour mon chemin passera par la haute marne. Bonne continuation à tous. Thérèse Petit

  2. Merci pour cette beaux récit qui mérite d’être lu, moi qui ne cinnaissait pas bienl’histoire de mon club. Amitiés

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