Le Salut au Judo
Le salut est indissociable du Judo. Il fait partie intégrante de la vie du judoka dans son dojo de pratique mais aussi dans tous les lieux où il peut pratiquer (autres clubs, stages, compétitions)
Il intervient à tous les moments de la pratique au début et à la fin de tous les moments du cours de Judo
- En entrant dans le dojo (salle de judo)
- En montant sur le tatami (tapis de judo)
- Au début du cours
- Avant de pratiquer avec un partenaire ou un adversaire
- Après avoir pratiqué avec ce partenaire ou adversaire
- A la fin du cours
- En quittant le tatami
- En quittant le dojo
Que de saluts me direz-vous ! Mais chaque salut a une signification !
D’une façon générale le salut est une marque de respect
- Respect du lieu de pratique dans lequel je pénètre chaussé de mes Zori pour ne pas salir le lieu
- Respect du tatami sur lequel, je monte pieds nus (et propres…) pour ne pas souiller la surface de pratique
- Respect des maîtres et de tous mes camarades de cours lors du salut collectif.
- Respect de mon partenaire ou adversaire avant de combattre ou d’étudier avec lui.
Le salut est aussi une marque temporelle de début et de fin d’activité.
Salut du Dojo et du tatami
Le salut du dojo et du tatami au début du cours marque le début de la pratique : » je quitte un espace dans lequel tout le monde évolue pour entrer dans le lieu où je vais pratiquer une activité particulière. J’accepte de subir des projections, de projeter mes partenaires et adversaires « ; ce qui ne se fait jamais dans la vie habituelle
De même les deux saluts de « sortie » signifient que je quitte momentanément mon lieu de pratique du judo pour retourner dans le monde « habituel ».
Au début du cours, le salut collectif possède un rituel bien particulier.
Les élèves ajustent correctement leur tenue et vérifient la qualité du nœud de la ceinture qui ceint leur taille. Ils se rangent dans l’ordre des grades face aux professeurs. Le plus gradé des élèves se place à gauche des enseignants et les élèves se rangent par ordre de grade décroissant (ceinture noire à ceinture blanche).
Elèves et professeurs se tournent vers le « shomen » pour saluer les maitres fondateurs du judo car sans eux, il n’y aurait pas de cours de judo.
Puis élèves et professeurs se font de nouveau face pour se saluer réciproquement : sans le professeur, il n’y aurait pas cours et sans les autres pratiquants, il n’y aurait pas de partenaires !!!)
Pendant le cours
Dès que le professeur présente un exercice, les élèves choisissent un partenaire. Avant de se saisir, ils se saluent afin de bien marquer leur souhait de pratiquer ensemble. Dès que le professeur met fin à l’exercice présenté, les deux partenaires se saluent de nouveau ; c’est une façon de remercier l’autre pour ce qu’il nous a apporté.
Cette procédure intervient également dans les moments d’opposition ou de combat avec une signification supplémentaire : celle d’accepter par avance les moments difficiles où quelquefois on peut avoir mal ou faire mal à l’autre. Le salut de la fin signifie que tout est fini, je pardonne à mon partenaire ou adversaire de m’avoir fait mal et inversement. Ce salut de fin de combat élimine toute rancune envers l’autre !
Fin de cours
Les enseignants et leurs élèves reprennent la position du début de séance et exécutent les trois saluts dans l’ordre inverse.
Les deux types de salut
Le salut peut se faire de deux façons
Le salut debout ou zarei : les partenaires sont face à face, ils inclinent leurs corps vers l’autre, les mains placées le long du corps et plaquées contre les cuisses. A la fin de l’inclinaison du corps, le judoka marque le salut par un temps d’arrêt de 2 à 3 secondes, puis il se redresse. C’est le salut le plus courant.
Le salut à genoux ou ritsurei : c’est le salut du début ou de fin de cours. Le judoka pose d’abord le genou gauche au sol, puis le genou droit. Il s’assied sur ses talons, les orteils allongés. Il pose les mains au sol devant ses genoux, les doigts se « regardent ». Le judoka incline sa tête vers l’avant sans que celle-ci ne touche le sol, il reste dans cette position 2 à 3 secondes. Puis il se redresse pour revenir ne position « à genoux/assis ».Enfin il relève le genou droit puis le genou gauche pour se retrouver debout.
Ce salut est employé pour le travail au sol et dans presque tous les cérémoniaux de présentation des exercices traditionnels comme les KATA, exercices présentés dans tous les passages de grade à partir de ceinture noire.
Les 3 raisons principales du salut
- Jigoro Kano (le créateur du judo) nous rappelle que le judo n’est pas une simple distraction. On pratique pour se distraire, bien sûr, mais aussi pour apprendre, progresser et que pour réussir, il faut observer certaines conditions notamment de sérieux et d’application.
- Jigoro Kano nous dit que le judo est une lutte et pour que cela ne dégénère pas en « bagarre », il faut marquer le respect que l’on porte à l’autre par le salut. Il faut essayer de montrer, avant comme après que le fait d’essayer de projeter, d’immobiliser, d’étrangler ou de faire une clé de bras à son adversaire n’a d’autre but que de progresser et que la confrontation n’est que le moyen de ce progrès.
- Jigoro Kano a toujours souhaité que le judo soit une école de vie : on applique dans la société toutes les règles de bienséance étudiées sur le tatami et dans le dojo.
Le dojo est un endroit particulier où le corps souffre, où les émotions sont bousculées.
Etre capable de se refréner, de se tenir droit, de se rhabiller, de maîtriser sa soif, de taire sa fatigue pour simplement saluer en se tenant à bonne distance du partenaire ou de l’adversaire, c’est faire preuve d’une maîtrise qui sera fort utile dans la société.
Bref, le salut constitue l’élément fondamental du JUDO
NB Quand le sens du salut est mal interprété !!!!
Le salut n’a aucune dimension religieuse. Il n’est pas un symbole de soumission à qui que ce soit.
Le salut est simplement
- le signe du respect envers les autres pratiquants et les lieux de pratique
- l’acceptation des règles en vigueur au sein du DOJO
Jean-Paul Ramillon
Texte écrit en reprenant largement des éléments du merveilleux livre « promenades en judo » écrit par Yves Cadot